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Il n'y a pas longtemps, ma vie chrétienne était comme j'avais les bandelettes d'un momie autour de moi - rescussitée de la mort (comme Lazare) mais pas en libérée. Je ne pouvais rien faire pour m'en débarrasser.

Mais Dieu est en train de le faire.

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mardi 28 août 2012

La vie paradoxale

C'est une vie paradoxale, être sur le fil de rasoir, de vivre en dépendance en Dieu.

Pensons-y.  

Il faut se rendre compte qu'on n'a aucun pouvoir pour pouvoir profiter du pouvoir de Dieu.  C'est un peu confusant, non?  

Il faut perdre sa vie pour en gagner La Sienne.  Il est nécessaire de donner sans s'attendre au repaiement avant que Dieu comble ses besoins - et c'est souvent (presqu'en tout temps) le cas que le repaiement n'est pas financier mais plutôt spirituel.  Il faut devenir enfant pour pouvoir être accepté par Lui - et Il veut que nous grandissions - mais aussi que nous restions comme étant les enfants.  

ICI le site web où j'ai trouvé cette photo
C'est paradoxale.  On se sentirait plus à l'aise si l'on se contentait de suivre - sans y réfléchir - les règles réligieux (fais ci, ne fais pas ça, sinon j'ai le droit de te juger et de te condamner même si je fais pareil ...) mais Lui nous dit, "Ne jugez point." 

Vivre comme Lui, c'est une vie d'acceuil et non de jugement.  Il faut laisser les autres choisir pour eux-mêmes, les laisser assumer la responsabilité pour leurs actions devant Dieu.  Il nous a dit seulement de les aimer, de prier pour eux.  C'est LUI qui a le droit de les juger ou les sauver - pas nous autres. 

Je pensais à ceci des derniers jours car beaucoup de monde (surtout ceux et celles de ma famille d'origine) me juge et me condamne ... et ça me tente de les juger aussi - de me venger.  Mais je n'ose pas de le faire.  

Vivre sur le fil du rasoir (en autres mots, vivre une vie chrétienne, en dépendance en l'Esprit de Dieu, au lieu de vivre une vie réligieuse ou d'un pharisien) n'est pas du tout eum, confortable.  Mais c'est mieux que de me contenter d'une existence banale, qui s'agit seulement des règles et des interdictions.  Et la vie paradoxale est une vie d'aventure, de passion, de vivre du coeur et non de la tête.  

J'accepterais cela.

samedi 25 août 2012

Élever ou étouffer?

Je pense souvent, alors que je guéris de mes blessures répétées qui sont survenues pendant mon enfance, à quelque chose que ma mère me disait quand elle voulait soulager son sentiment de culpabilité après que je me suis mariée.  

"Au moins je t'ai élevée de la bonne façon."

Eummmm... En tant que victime de son abus physique, émotionnel et réligieux, je ne suis pas certaine que ce qu'elle faisait s'agisse d'élever ... ou d'étouffer.  

Quand j'étais un enfant, jusqu'à l'âge de quinze ou seize ans, elle me battait régulièrement. (Je n'ai aucune mémoire avant l'âge de six ans, probablement que je les ai toutes bloquées...) Oh non, elle ne m'a pas seulement tappé les fesses deux, trois fois.  Elle m'a frappée de toute sa force, soit avec sa main, soit avec la ceinture de mon père, soit avec une grande cuillière de mélange - au moins une vingtaine de fois à la fois. Ou jusqu'à ce qu'elle se blesse la main à elle (et après, elle m'a montré SES bleus pour me faire honte - comme si c'était ma faute qu'elle me battait!)  Et elle ne m'a jamais frappée sans rage, ce qui a augmenté sa force deux fois de plus.  Je ne savais jamais quand sa colère allait s'exploser et que je serais encore en danger.

J'ai trouvé ICI cette photo
Entretemps, quand elle n'était pas "fâchée," je pouvais me débrouiller juste en essayant d'éviter qu'elle se fâche.  Mais la langue ne cessait jamais de me critiquer. Elle voulait en tout temps que moi je sois une copie exacte d'elle, de penser comme elle, de croire comme elle, de faire le ménage comme elle, afin de ne la pas embarrasser devant ses amis ou devant sa famille (ses frères, ses soeurs, sa mère).  Elle critiquais Papa et mon frère aussi en tout temps ... et moi (si aveugle que j'étais dans le temps) je faisais pareil contre eux, ne sachant pas qu'eux aussi étaient parmi ses victimes.  

En effet, je n'existais pas comme étant "une personne" pour elle; j'étais une extension de ses aspirations frustrées, et à son avis, la seule raison pour laquelle j'ai été placée sur Terre c'était pour la servir.  J'étais tout à fait son esclave.  Je n'avais pas le droit à mes propres opinions, à avoir du temps pour moi-même (ce serait égoiste, frivole, voire 'païen'!!) et si j'ai osé d'exprimer une opinion différente que la sienne, (que j'ai fait devant elle seulement UNE fois, à l'âge de 15 ans) elle m'a frappée les deux joues, l'une après l'autre. Et si je faisais quelque chose pour elle de ma propre volonté, elle n'en était guerre satisfaite - elle voyait seulement ce que j'ai oublié à faire et non le bien que j'ai essayé de faire.  

Oui, elle m'étouffait.  Je ne le voyais pas dans le temps; je pensais que mon expérience était commune à tout le monde qui était de mon âge. Et pendant que j'y pense, elle faisait pareil à mon frère, ... et quoiqu'elle ne pouvait pas frapper mon père, elle l'anéantissait au quotidien de la même façon.  Il avait peur d'elle - et c'est pour cette raison qu'il ne nous a jamais sauvé.

Même à ce jour, si j'en donne l'occasion à ma mère (en autres mots, si je la rends visite ou si je lui téléphone) elle me critique pour ne pas visiter ou téléphoner assez souvent pour elle, peu importe le coût de transport ou des frais interurbains.  (Désolée maman, mais j'ai une vie à moi. Je ne suis plus ta propriété.)  Et elle continue constamment à critiquer mon frère tout devant lui à propos de chaque petite chose qui ne lui plaît pas - mon frère qui lui-même a des affections sérieuses cardiaque et rénale et qui ne peut supporter point le stress.  Elle dit à tout le monde au téléphone combien il est un mauvais fils - tout devant lui, jour après jour - comme si ELLE est la victime. Elle le traite comme si lui aussi est son esclave au point où il est pret à s'exploser, pas bon pour la santé.  J'ai tellement peur qu'il fasse une autre crise cardiaque à cause d'elle et que cette fois-là, il ne survive pas!  

Alors, au mois de mars 2012, après presque huit ans d'avoir essayé de m'entendre avec elle et d'être une "bonne fille", après toute une vie d'avoir essayé de me patienter envers elle, je ne pouvais finalement plus supporter être témoin de sa cruauté envers mon frère, envers moi, envers mes enfants, et envers mon mari.  Et j'ai juste coupé tout contact avec elle afin de prendre mieux soins de moi-même et de ma famille.  La réaction de mon mari et mes enfants?  "Enfin! Merci Seigneur!" 

Elle ME blame; naturellement à son avis moi JE suis "une mauvaise fille." 

Je me suis rendue compte au cours des 5 dernières années qu'elle ne m'a jamais élevée.  Mais elle m'a tant étouffée que j'aie dû coupé les liens entre elle et moi juste pour ma santé mentale et celle de mes proches.  Ainsi j'ai finalement tourné la page.

De plus, bien que j'aie essayé de ne pas faire comme elle avec mes enfants, je sais que je les ai blessés au passé avec mon attitude perfectionniste et égoiste, avec mon idée que mes filles devaient être une copie exacte de moi dans leur manière de penser, de croire, et d'agir. Merci Seigneur que je leur ai demandé le pardon et elles m'ont pardonnée.  Wow. J'ai aussi fait pareil avec mon mari - parfois je me demande pourquoi il est resté avec moi.  Nous venons de fêter le 31e anniversaire de notre mariage, et de trois ans (au mois de mars passé) d'une nouvelle vie "un jour à la fois" de sobriété pour lui et de guérison interne pour moi.  J'ai pu pardonner ma mère pour tout ce qu'elle m'a fait durant mon enfance.  Le fait qu'elle est toujours toxique pour ses enfants me rend triste, mais si je restais en relation avec elle, je serais de plus en plus empoisonnée.  Alors je n'ai pas de racune, juste une grande tristesse qu'elle ne se rende jamais compte qu'elle aurait pu avoir une meilleure vie, une meilleure relation avec ses proches, si seulement elle aurait pu s'admettre que la source de son problème était elle-même, ... comme moi j'ai dû faire moi-même.  J'ai dû prendre la responsabilité pour mes actions, pour mes décisions - j'ai dû ne plus blamer les autres - y inclus ma mère - pour mes problèmes actuels. C'était un leçon difficile.

Le processus de guérison, de libération des chaînes du passé ... ça prend du temps, je peux vous dire, et c'est pas du tout facile.  Mais à propos du petit peu de liberté que j'ai gagnée, je peux seulement dire que ça vaut tellement la peine de passer à travers la voie dont parle la prière de la sérénité (Dieu, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je puisses, et la sagesse d'en savoir la différence.)  Je profite davantage de ma relation avec mon mari, avec mes enfants, avec mon frère, avec mes ami(e)s.  Je ne tiens plus le fardeau du monde entier sur mes épaules. Je laisse à Dieu la responsabilité qui est justement à Lui (je n'ose plus être le Saint-Esprit dans la vie de ma famille ou de mes ami(e)s).  

Et maintenant je vis en l'acceuil et en la gratitude.  Je sais tellement grée que je puisse être là pour mes enfants, pour les élever et non les étouffer.

vendredi 3 août 2012

Ça peut arriver à n'importe qui

On entend dire parfois des gens qui font des choses épouvantables, horribles: on fait non de la tête et on se demande pourquoi et comment, comme si ça ne se passerait jamais chez nous.  

Mais l'esprit humain - quoiqu'il soit capable de largesse, de compassion et d'amour, est toujours capable de l'opposé. Ça arrive. C'est malheureux, mais ça arrive souvent.
Ici le lien où j'ai trouvé cette photo

Je travaille au sein du gouvernement.  Je prends des décisions concernant l'admissibilité à certaines prestations. Mes clients sont, pour la plupart, les anciens combattants ou les anciens policiers.  Ils soumettent leurs demandes de prestations au ministère où je travaille - et je ne peux jamais prédire ce à quoi je ferai face quand j'arrive au travail.

Au cours d'une journée typique, moi je peux lire des histoires dont la plupart sont tragiques.  De jeunes hommes et femmes s'enrôlent dans l'armée ou dans la force policière ayant de l'espoir pour avoir une carrière distinguée ... et je sais qu'il y a probablement un grand pourcentage d'eux qui n'ont aucun trouble.  Mais à mon travail, nous n'entendons pas un mot de ces gens, mais uniquement des gens qui se sont blessés au cours de leur service - physiquement ou émotionnellement.  Chaque histoire est triste.  Mais lire les histoires de blessures invisibles, ça demeure pour moi le plus difficile.

Les cicatrices à l'intérieur durent le plus longtemps.  Combien je le sais!

Lorsqu'une personne subit du harcèlement à long terme, ou des traumatismes psychologiques répétés à maintes reprises, cette personne s'attend à recevoir le même traitement de tout le monde.  La personne est en tout temps à "l'alerte rouge" et il n'y a pas de bouton marche-arrêt.  Les symptômes d'un "état de stress post-traumatique" peuvent déclencher des jours, des mois, ou même beaucoup d'années après ce type de traumatisme psychique.

Et les soldats et policiers ne sont pas les seules personnes qui ont vécu ce type de ménace dont elles ne pouvaient pas s'échapper.  Les rescapés d'abus physique (ou pire) luttent une battaille chaque jour contre leur peur et leur méfiance.  Même ceux et celles qui ont été témoins à de telles choses peuvent en souffrir.  La violence (soit-elle verbale, physique, ou autre) vole le respect de soi d'une personne.  Imaginez que vous ne pourriez point aller au restaurant ou au mall sans avoir peur que quelqu'un vous attaque! De devoir vous asseoir le dos dans le mur juste pour pouvoir assister à un party, de ne pas se sentir à l'aise dans votre peau ou de parler à quelqu'un que vous venez de rencontrer.  C'est vrai ... les choses qu'on prend pour acquis sont celles qui produisent beaucoup d'angoisse pour un survivant d'abus... de façon quotidienne!

Mais il y a de l'espoir.  Il est possible de guérir.  Il est possible de prendre des démarches pour améliorer son sort, pour remonter de la vallée d'angoisse.  

Je le sais parce que je l'ai vécu.  Et, comme je l'ai déjà dit ici, ce n'était pas du tout facile - mais ça a vallu la peine de poursuivre la voie de guérison interne et de retrouver un quotidien équilibré. 

Je ne veux pas dire que chaque journée est une chanson de joie en tout temps.  Mais de derniers jours, la journée la plus pire que je vis est beaucoup mieux que la meilleure journée vécue avant le début du long voyage. 

Et le voyage ne finit pas, quoiqu'il soit beaucoup plus plaisant qu'avant. Il y a encore des défis, des nouvelles étapes.  Je me fie alors à Dieu - et je mets un pas après l'autre.  Et je trouve que le paysage est beaucoup plus paisible qu'il était dans le passé.  

Ça aussi, ça vaut la peine.