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Il n'y a pas longtemps, ma vie chrétienne était comme j'avais les bandelettes d'un momie autour de moi - rescussitée de la mort (comme Lazare) mais pas en libérée. Je ne pouvais rien faire pour m'en débarrasser.

Mais Dieu est en train de le faire.

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samedi 25 août 2012

Élever ou étouffer?

Je pense souvent, alors que je guéris de mes blessures répétées qui sont survenues pendant mon enfance, à quelque chose que ma mère me disait quand elle voulait soulager son sentiment de culpabilité après que je me suis mariée.  

"Au moins je t'ai élevée de la bonne façon."

Eummmm... En tant que victime de son abus physique, émotionnel et réligieux, je ne suis pas certaine que ce qu'elle faisait s'agisse d'élever ... ou d'étouffer.  

Quand j'étais un enfant, jusqu'à l'âge de quinze ou seize ans, elle me battait régulièrement. (Je n'ai aucune mémoire avant l'âge de six ans, probablement que je les ai toutes bloquées...) Oh non, elle ne m'a pas seulement tappé les fesses deux, trois fois.  Elle m'a frappée de toute sa force, soit avec sa main, soit avec la ceinture de mon père, soit avec une grande cuillière de mélange - au moins une vingtaine de fois à la fois. Ou jusqu'à ce qu'elle se blesse la main à elle (et après, elle m'a montré SES bleus pour me faire honte - comme si c'était ma faute qu'elle me battait!)  Et elle ne m'a jamais frappée sans rage, ce qui a augmenté sa force deux fois de plus.  Je ne savais jamais quand sa colère allait s'exploser et que je serais encore en danger.

J'ai trouvé ICI cette photo
Entretemps, quand elle n'était pas "fâchée," je pouvais me débrouiller juste en essayant d'éviter qu'elle se fâche.  Mais la langue ne cessait jamais de me critiquer. Elle voulait en tout temps que moi je sois une copie exacte d'elle, de penser comme elle, de croire comme elle, de faire le ménage comme elle, afin de ne la pas embarrasser devant ses amis ou devant sa famille (ses frères, ses soeurs, sa mère).  Elle critiquais Papa et mon frère aussi en tout temps ... et moi (si aveugle que j'étais dans le temps) je faisais pareil contre eux, ne sachant pas qu'eux aussi étaient parmi ses victimes.  

En effet, je n'existais pas comme étant "une personne" pour elle; j'étais une extension de ses aspirations frustrées, et à son avis, la seule raison pour laquelle j'ai été placée sur Terre c'était pour la servir.  J'étais tout à fait son esclave.  Je n'avais pas le droit à mes propres opinions, à avoir du temps pour moi-même (ce serait égoiste, frivole, voire 'païen'!!) et si j'ai osé d'exprimer une opinion différente que la sienne, (que j'ai fait devant elle seulement UNE fois, à l'âge de 15 ans) elle m'a frappée les deux joues, l'une après l'autre. Et si je faisais quelque chose pour elle de ma propre volonté, elle n'en était guerre satisfaite - elle voyait seulement ce que j'ai oublié à faire et non le bien que j'ai essayé de faire.  

Oui, elle m'étouffait.  Je ne le voyais pas dans le temps; je pensais que mon expérience était commune à tout le monde qui était de mon âge. Et pendant que j'y pense, elle faisait pareil à mon frère, ... et quoiqu'elle ne pouvait pas frapper mon père, elle l'anéantissait au quotidien de la même façon.  Il avait peur d'elle - et c'est pour cette raison qu'il ne nous a jamais sauvé.

Même à ce jour, si j'en donne l'occasion à ma mère (en autres mots, si je la rends visite ou si je lui téléphone) elle me critique pour ne pas visiter ou téléphoner assez souvent pour elle, peu importe le coût de transport ou des frais interurbains.  (Désolée maman, mais j'ai une vie à moi. Je ne suis plus ta propriété.)  Et elle continue constamment à critiquer mon frère tout devant lui à propos de chaque petite chose qui ne lui plaît pas - mon frère qui lui-même a des affections sérieuses cardiaque et rénale et qui ne peut supporter point le stress.  Elle dit à tout le monde au téléphone combien il est un mauvais fils - tout devant lui, jour après jour - comme si ELLE est la victime. Elle le traite comme si lui aussi est son esclave au point où il est pret à s'exploser, pas bon pour la santé.  J'ai tellement peur qu'il fasse une autre crise cardiaque à cause d'elle et que cette fois-là, il ne survive pas!  

Alors, au mois de mars 2012, après presque huit ans d'avoir essayé de m'entendre avec elle et d'être une "bonne fille", après toute une vie d'avoir essayé de me patienter envers elle, je ne pouvais finalement plus supporter être témoin de sa cruauté envers mon frère, envers moi, envers mes enfants, et envers mon mari.  Et j'ai juste coupé tout contact avec elle afin de prendre mieux soins de moi-même et de ma famille.  La réaction de mon mari et mes enfants?  "Enfin! Merci Seigneur!" 

Elle ME blame; naturellement à son avis moi JE suis "une mauvaise fille." 

Je me suis rendue compte au cours des 5 dernières années qu'elle ne m'a jamais élevée.  Mais elle m'a tant étouffée que j'aie dû coupé les liens entre elle et moi juste pour ma santé mentale et celle de mes proches.  Ainsi j'ai finalement tourné la page.

De plus, bien que j'aie essayé de ne pas faire comme elle avec mes enfants, je sais que je les ai blessés au passé avec mon attitude perfectionniste et égoiste, avec mon idée que mes filles devaient être une copie exacte de moi dans leur manière de penser, de croire, et d'agir. Merci Seigneur que je leur ai demandé le pardon et elles m'ont pardonnée.  Wow. J'ai aussi fait pareil avec mon mari - parfois je me demande pourquoi il est resté avec moi.  Nous venons de fêter le 31e anniversaire de notre mariage, et de trois ans (au mois de mars passé) d'une nouvelle vie "un jour à la fois" de sobriété pour lui et de guérison interne pour moi.  J'ai pu pardonner ma mère pour tout ce qu'elle m'a fait durant mon enfance.  Le fait qu'elle est toujours toxique pour ses enfants me rend triste, mais si je restais en relation avec elle, je serais de plus en plus empoisonnée.  Alors je n'ai pas de racune, juste une grande tristesse qu'elle ne se rende jamais compte qu'elle aurait pu avoir une meilleure vie, une meilleure relation avec ses proches, si seulement elle aurait pu s'admettre que la source de son problème était elle-même, ... comme moi j'ai dû faire moi-même.  J'ai dû prendre la responsabilité pour mes actions, pour mes décisions - j'ai dû ne plus blamer les autres - y inclus ma mère - pour mes problèmes actuels. C'était un leçon difficile.

Le processus de guérison, de libération des chaînes du passé ... ça prend du temps, je peux vous dire, et c'est pas du tout facile.  Mais à propos du petit peu de liberté que j'ai gagnée, je peux seulement dire que ça vaut tellement la peine de passer à travers la voie dont parle la prière de la sérénité (Dieu, donne-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je puisses, et la sagesse d'en savoir la différence.)  Je profite davantage de ma relation avec mon mari, avec mes enfants, avec mon frère, avec mes ami(e)s.  Je ne tiens plus le fardeau du monde entier sur mes épaules. Je laisse à Dieu la responsabilité qui est justement à Lui (je n'ose plus être le Saint-Esprit dans la vie de ma famille ou de mes ami(e)s).  

Et maintenant je vis en l'acceuil et en la gratitude.  Je sais tellement grée que je puisse être là pour mes enfants, pour les élever et non les étouffer.

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