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Il n'y a pas longtemps, ma vie chrétienne était comme j'avais les bandelettes d'un momie autour de moi - rescussitée de la mort (comme Lazare) mais pas en libérée. Je ne pouvais rien faire pour m'en débarrasser.

Mais Dieu est en train de le faire.

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dimanche 18 décembre 2011

La vie en famille - ou en rose?

Avant-hier soir, j'ai téléphoné à ma mère.  

Pour moi, elle est une femme très difficile - tandis que d'autres (qui n'ont jamais eu à habiter avec elle) pensent qu'elle devrait être canonisée, il me semble parfois. 

Je lui téléphone afin qu'elle ne dise pas que je ne l'appelle guerre, même si elle ne se rappelle pas de ce qu'elle a dit il y a 10 minutes.  Ça me donne de la misère de l'écouter parce qu'elle trouve toute manière de critiquer celle-ci et celui-là autour d'elle (même mon frère qui demeure avec elle autant que possible - ce qui fait que je me demande ce qu'elle dit de moi ... dans mon dos), qu'elle se plaint de tout ce qui lui arrive - et qu'elle fait que tous ses enfants se sentent honteux et coupables.  Même quand elle nous donne des choses, sa générosité est en tout temps munie de conditions et / ou de coupabilité  (exemple : hein, je t'ai donné ceci même si j'aurais pu utiliser l'argent...)  Le résultat de tout ceci est qu'elle pousse ses proches loin d'elle et qu'elle acceuille ceux et celles qui veulent exploiter sa "générosité" frustrée (car nous ses enfants ne voulons pas recevoir ses cadeaux conditionnels) - c'est tellement plat pour elle ... et pour nous.  Incidemment, je ne peux pas regarder l'émission 'Everybody Loves Raymond' (Tout le monde aime Raymond) parce que la mère de Raymond me rappelle tant de ma mère que ça me rend fâchée.  Euh, je digresse.  Ça suffit pour moi d'écouter ma mère en critiquant tout le monde (y inclus moi) une fois aux deux semaines.

Mais je lui téléphone quand même.  Bien qu'elle me dise la même chose, raconte la même histoire trois fois dans 30 minutes avant de raccrocher, sans oublier de me rappeller - chaque fois - de tenir en contact avec elle.  (- Et qu'est-ce que je viens juste de faire? - je pense.) 

Source (par Images Google) :
http://www.oocities.org/thesunflowergirls2002/
bradyappearances.html
Quand j'étais un enfant, j'avais un image d'une famille parfaite dans ma tête et celui-ci a remplacé l'image réel de ma famille parce que je ne pouvais point faire face à la vérité dans le temps.  (J'étais dans le déni : j'suis chanceuse, mes parents sont des chrétiens, ils me gardent à la bonne voie ... c'est ça que je me disais. )

Mais les faits étaient moins agréables. Je ne vivais pas dans la famille Brady, où tout s'agissait de la douceur et où tout le monde était respectueux et s'entendait dans un demi-heure.  En réalité, j'étais abusée, ignorée - et pire que ça, dépendant de qui agissait contre moi. Tandis qu'une famille devrait être un abri - la mienne n'était pas du tout sécuritaire pour moi.  Je ne savais jamais quand je serais punie (lisons "battue") pour les moindres erreurs, et la seule chose que je savais c'était que je n'aurais jamais d'aide des autres membres de la famille - c'était normal, on ne savait pas qu'il y avait d'autre chose et on ne voulait pas être le prochain objet de ridicule ou de critique - ou bien la prochaine cible de "la ceinture crainte" en cuir.  Même à l'école - quand un brute voulait me battre ou me harceler, ma mère ne faisait rien pour me protéger. "Lutte tes battailles toi-même - moi je ne m'implique pas dans tes affaires..."  C'était comme ça.  J'ai appris comment changer comme un caméléon, dépendant de la situation que je vivais - et de la personne avec qui j'étais. Je disparaissais autant que possible.

Je ne veux pas dire que tout était mal.  Il y avait des bons moments.  Mais ça prend mille compliments pour effacer une insulte.  Ça prend beaucoup moins de temps pour détruire que pour bâtir - et elle me détruisait quotidiennement.  Mes frères pouvaient s'en échapper mieux que moi parce que j'étais la fille et la plus jeune.  Elle me disait souvent, "Un fils est un fils jusqu'à ce qu'il se marie, mais une fille est une fille pour le reste de sa vie."  Quelle peine à prononcer sur une jeune fille !!  


Des décennies plus tard, après avoir quitté le foyer familial et vécu avec mon mari pendant plus de 25 ans, j'ai commencé à guérir.  Le processus était lent, une fois débuté. Il y avait beaucoup de larmes. Beaucoup d'émotions difficiles à supporter.  Et tout cela dans le but de guérir.

J'ai finalement pu pardonner Maman pour toutes ses offenses contre moi après  m'être débarrassée du bagage du passé et m'être rendue compte d'une chose très importante.  Lorsqu'elle a volé de moi tout respect de soi, toute estime de soi, ces choses se sont enfuies de sa main et elle n'aurait pas pu me les redonner même si elle l'avait voulu.  

Cette prise de conscience m'a bouleversée.  J'avais alors une décision à prendre - quoi faire avec cette connaissance?  Est-ce que j'allais retenir mon ressentiment, ou pardonner sa créance douteuse?  C'était une battaille qui a duré deux ou trois semaines - en effet, j'ai dû décider si j'allais lâcher le droit de repaiement - le droit à la justice - et de commencer à traiter cette personne d'une manière complètement différente du traitement qu'elle m'avait donné.  

Et une fois que j'ai pris la décision de la pardonner (sans que je lui dise que je l'ai fait car elle me dit toujours qu'elle ne m'a pas assez battue) - j'ai dû le refaire à maintes reprises - puisqu'elle n'a pas changé et elle continue toujours de me critiquer, de se plaindre de toute situation, de tout membre de sa famille, en tout temps, sans qu'elle le sache.  Et parfois je dois le faire de nouveau lorsqu'elle me (eum) donne son opinion sans que je la lui demande -!  

Une chose que j'ai toutefois notée c'est ou qu'elle ne le fait pas autant qu'avant, ou que je ne m'en fais pas autant qu'avant, je ne sais pas lequel. Et une autre chose c'est qu'elle commence à s'admettre que les blessures émotionelles subies pendant l'enfance ou la jeunesse demeurent au coeur d'une personne pendant longtemps.  Avant, elle me disait, "ça n'arrive plus?  bien, pourquoi t'en fais-tu?" Mais une fois, il y a plus d'un an et après que je l'avais pardonnée, j'ai entendu ces mots de sa bouche - "Mon beau-père me terrorisait lorsque j'étais petite. J'avais tellement peur de lui.  Et j'ai toujours peur de toute chose jusqu'à ce jour.  Je suppose que quand on vit des choses lorsqu'on est jeune, ces choses restent avec la personne."  

À ce moment-là j'ai su que je l'avais pardonnée - parce que je lui ai fait pitié.  Je me suis sentie de la compassion envers elle.  Pour la première fois.

Je ne suis plus dans le déni et je ne vois plus la vie en rose - mais je ne suis pas non plus dans les chaînes du passé.  C'est un bon commencement.

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